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Rhône-Alpes Des éleveurs exaspérés par le plan loup

Le 5 octobre, des éleveurs en colère sont venus soutenir Jean-Marie Bernard, jugé en appel dans l’« affaire de la queue de loup ».

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Pour avoir offert une queue de loup à sa préfète en 2020, Jean-Marie Bernard, président du conseil départemental des Hautes-Alpes, a été condamné à 10 000 € d’amende. Il était, le 5 octobre, à la cour d’appel de Grenoble. Une centaine d’éleveurs s’étaient déplacés, exaspérés par un plan loup qui « siphonne les comptes publics » sans résultats probants.

Parmi eux, Nicolas a « perdu pour 20 000 € de bétail l’an passé, en alpage », en Savoie. Cinq grosses vaches aubracs à cornes sont mortes après avoir sauté dans le ravin. Il a été « partiellement indemnisé ». Éleveur alpagiste, Félix redoute son tour : « Cela fait trois fois que mes voisins voient le loup en plein jour. » Nicolas reprend : « On n’osera plus mettre nos bêtes en montagne, parce qu’on ne sait pas si on les redescendra toutes. » Leur demande est claire : « Pouvoir tirer sans attendre d’avoir subi plusieurs attaques. Et qu’on arrête d’insinuer qu’on est attaqués parce qu’on s’est mal protégés. »

Des filets et un berger

Ses alpages, Sylvain, éleveur ovin dans l’Isère, les protège avec des filets et un berger. Pas de patou à cause des touristes. Mais le 22 août, ce n’est pas en montagne que le loup a sévi. Il a tué six brebis restées au village. L’attaque du prédateur étant avérée, l’éleveur a été correctement indemnisé. « Mais on n’élève pas nos bêtes pour qu’elles se fassent tuer par un loup », lâche-t-il. Jeune installé dans le même secteur, Guillaume souligne que les indemnités ne compenseront jamais le stress et « le travail fait pour rien ». Les deux n’espèrent pas de grandes annonces. « Mais pour une fois qu’un politique nous écoute, on vient le soutenir ! », disent-ils.

Quelques élus locaux étaient présents, comme Cyrille Madinier, maire de Flachères et président de l’Association des maires ruraux de l’Isère. Il a promis un soutien sans faille aux éleveurs, « piliers des communes rurales », qui sont à bout. « Si on ne change pas de braquet sur le loup, le monde rural arrêtera de rendre service au monde urbain, a lancé Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l’Isère. Ils pourront garder leurs boues et autres déchets ! » La FNSEA appelait à manifester le 15 octobre. Quant à Jean-Marie Bernard, le verdict est attendu le 16 novembre.

Bérengère Lafeuille

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